Non, le cuir n’est pas écolo !

5673df8d9992ad8233e3dead8e5d9ba3

Si vous recyclez, éteignez les lumières lorsque vous quittez une pièce, refusez de conduire un véhicule énergivore et essayez de ne pas utiliser trop de papier, vous pourriez penser que vous faites votre part pour l’environnement. Mais… attendez, de quoi sont faites vos chaussures ?

Soyons réalistes : la production de cuir est mauvaise non seulement pour les animaux, mais aussi pour l’environnement et la santé humaine.

Il ya quelques mois, une commission dirigée par le président du National Green Tribunal (Tribunal Vert National), déclarait que les centaines de tanneries de cuir situées à Kanpur en Inde restent toujours l’une des plus importantes sources de pollution du Gange (fleuve de l’Inde, long de 3 090 km, qui draine un bassin de 2 165 000 km2), en émettant des polluants lourds qui sont nuisibles à la vie animale et à la santé humaine.

Un article de 2013 dans le Financial Times révèle que :

Le nombre de tanneries produisant du cuir pour les marchés mondiaux a plus que doublé (on en compte aujourd’hui 400) depuis qu’une station d’épuration commune a été commandée en 1994, afin de lutter contre la pollution du Gange. La plupart du temps, le traitement primaire des déchets – qui comprennent des teintures, du sel, des acides ainsi que du chrome, métal lourd fortement cancérigène – n’est pas correctement effectué par les tanneries, qui, dans tous les cas, sont déversés en quantité trop importantes pour que la station d’épuration principale puisse correctement gérer les eaux usées. On peut voir une eau noire et malodorante sortir du quartier des tanneries pour s’engouffrer dans le fleuve.

Selon Down to Earth, « Certaines tanneries déversent 100 fois plus de chrome que le niveau autorisé ». WorstPolluted.org, qui est géré par le Blacksmith Institute, explique que :

Les principaux effets du chrome sur l’organisme sont des dégâts aux systèmes gastro-intestinal, respiratoire et immunologique ainsi que des problèmes liés au système reproducteur et au développement. Le chrome VI est reconnu comme cancérigène pour l’être humain, et il peut augmenter le taux de divers type de cancers en fonction de la voie d’exposition. L’exposition professionnelle au chrome VI, qui se produit souvent par inhalation, a été liée à l’augmentation des taux de cancer dans le système respiratoire.

Le rapport poursuit en indiquant que, selon l’Organisation mondiale de la Santé :

Plus de 8000 employé.e.s des tanneries de Hazaribagh en Inde souffrent de troubles gastro-intestinaux, dermatologiques, ainsi que d’autres maladies, et 90% de cette population meurent avant l’âge de 50 ans. Des études distinctes à Kanpur, toujours en Inde, montrent également qu’il y a une prévalence significativement plus élevée de la morbidité chez ces employé.e.s. Il s’agit pour la plupart de maladies respiratoires dues à l’exposition au chrome.

La pollution endommage non seulement la santé des travailleurs.euses de la tannerie, mais aussi celle des personnes qui y vivent à proximité. Selon une étude menée par le National Cancer Registry Programme sous le Conseil indien de la recherche médicale, celleux qui vivent le long du Gange, dans l’Uttar Pradesh, le Bihar et le Bengale-Occidental sont plus sujet.te.s au cancer que les personnes vivant partout ailleurs en Inde. Les cancers de la vésicule biliaire, des reins, de l’œsophage, de la prostate, du foie, des reins, de la vessie et de la peau sont très répandus dans ces zones.

La pollution des tanneries est aussi désastreuse pour les fermiers.ères. En 2002, il a été rapporté dans Frontline, que « la pollution des tanneries a affecté 17 170 hectares de terres agricoles dans les districts de Vellore et Dindigul. Selon le magazine, cela a touché 36 056 fermiers.ères. Après qu’un litige d’intérêt public ait été déposé par le Vellore Citizens Welfare Forum, 621 tanneurs.ses ont dû verser une indemnité de 30,75 crores à chaque fermier.ère ayant subi des dégâts. Des annés plus tard, des milliers de fermiers.ères n’ont toujours rien reçu.

Les industries qui exploitent et abattent les animaux pour la viande, le cuir et tout autre produit d’originale animale, sont les principaux contributeurs au changement climatique. En 2006, les Nations Unies ont averti que l’élevage produit plus de gaz à effet de serre que le secteur du transport (routier, maritime et aérien additionnés).

Les animaux élevés pour le cuir sont aussi parmi les plus maltraités de la planète. En Inde, les vaches, les buffles ainsi que d’autres animaux, sont entassés en si grand nombre dans des véhicules que beaucoup décèdent lors du transport. Alors qu’ils sont transportés sur de longues et pénibles distances, les animaux encore vivant sont généralement pris au piège sous les morts. D’autres sont obligés de marcher sur plusieurs kilomètres, et quand certains s’effondrent, blessés ou épuisés, leurs bourreaux frottent des graines de piment et de tabac à l’intérieur de leurs yeux, et brisent leur coccyx pour les forcer à se déplacer. A l’abattoir, ceux qui survivent au transport sont habituellement massacrés avec des couteaux émoussés, à la vue de leurs congénères.

La bonne nouvelle est que de nos jours, il est aisé de trouver des alternatives au cuir. Nous n’avons qu’à lire l’étiquette pour s’assurer qu’un article n’est pas d’origine animale. Profitons-en pour rappeler que le véganisme n’est pas qu’un régime alimentaire, et qu’il reste l’unique option éthique aussi bien pour les animaux que pour le futur de la planète.

Source : http://www.huffingtonpost.in/poorva-joshipura/why-you-cant-be-a-leather_b_7516648.html?fb_action_ids=10152774463871856&fb_action_types=og.likes

2 réflexions sur “Non, le cuir n’est pas écolo !

Laisser un commentaire