Les ONG sont des cages : comment les capitalistes contrôlent les mouvements sociaux

payumcmill-422x600Nous avons vraiment besoin de comprendre les méthodes utilisées par les ONG pour détruire l’organisation des radicaux et ainsi nous diriger vers des impasses politiques. La Marche pour le Climat est un bon sujet d’étude car c’est flagrant.

En Floride du Sud, nous avons assisté à un procédé identique après la fuite de pétrole de BP. Lorsque les ONG ont commencé à organiser des rencontres et ont eu le feu vert, toute résistance potentielle fut bloquée, étranglée et mise à mort. Les ONG s’organisent pour tenter de prendre les choses en main et éventuellement passer le relais au Parti Démocratique. Nous pouvons également voir les mêmes mises en place à travers d’autres unions établies et beaucoup d’autres organisations.

Si les organisateurs/organisatrices sont payé.e.s, ils/elles sont généralement englouti.e.s dans cette dynamique, qu’ils/elles le veuillent ou non. Bien que combiner un travail avec la possibilité de confronter le système paraisse plus que tentant et plein de potentiel, c’est irrésistiblement impossible. Ce sont deux buts fondamentalement incompatibles, et celles/ceux qui financent ce travail ne veulent définitivement pas voir leurs employé.e.s détruire le système – ce même système qui leur permet d’exister, de se nourrir. Les capitalistes ne sont pas stupides, et ils/elles savent comment garder leurs employé.e.s enchaîné.e.s, même si la chaîne paraît longue. Avec les ONG, le capitalisme a généré un mécanisme créant du revenu tout en pacifiant les personnes susceptibles de combattre ce cadre de travail.

Un autre problème est que le reste du groupe participant à une activité ou une manifestation se demande : est-ce que les organisateurs/organisatrices sont payé.e.s pour dire ce qu’ils/elles disent, et devons-nous les croire ? Ils/elles suivent un communiqué, et ne peuvent pas exprimer leurs réels ressentis. Ils/elles tentent de promouvoir leur cause tout en étant convainquant.e.s, mais si leurs financements s’arrêtaient, seraient-ils/elles toujours impliqué.e.s ? Il est difficile de croire ce que dit un/une porte-parole employé.e – cela revient à interagir avec une liste incorporée de points de discussion. Il n’y a pas de vraie confiance quant à la fiabilité de cette personne une fois que l’argent n’est plus là.

Bien entendu les gens ont besoin de travail, et les ONG en fournissent. Je ne m’en prends pas à celles et ceux qui travaillent pour les ONG plus que je ne m’en prends à celles et ceux qui travaillent pour des institutions capitalistes. Nous sommes toutes et tous piégé.e.s dans l’économie ennemie. Au contraire, ce que je souhaite débattre est notre conscience sur la nature de ces organisations, leurs limites, et aussi de se focaliser sur le vrai activisme en dehors de ce que fournit ce type d’organisation.

Nous devons participer à ce genre de manifestations comme la Marche pour le Climat, parce que beaucoup de gens sincères y participent dans le but de réellement changer les choses. Mais nous devons garder notre autonomie à travers ces manifestations, en apportant notre propre message ciblant le capitalisme en tant que cause numéro 1 du problème, en exposant l’inutilité de militer avec ces organisations qu’ils/elles créent pour nous, et en construisant nos propres organisations avec les gens que nous rencontrons.

Pour confronter, affaiblir et au bout du compte détruire le capitalisme, nous devons construire un mouvement social fort, organisé, élargi et combatif sans l’influence des intérêts capitalistes.

Traduction d’un texte de Stephanie McMillan, dessinatrice de sept bande-dessinées, les dernières étant ‘Resistance to Ecocide’ et ‘Capitalism Must Die !’

stephaniemecmillan.org

 

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